18 mars 2010

Comment se concentrer dans sa prière?

La prière est une adoration particulière en ce sens où quelques soient les situations donnés, le musulman ne peut y déroger. La singularité et la régularité de la prière témoignent de l'influence de ce rite sur notre foi. Pourtant, pour un nombre important de croyants, ce rappel grandiose n'est plus qu'une formalité à accomplir voire même un fardeau dont il faut juste se débarrasser.

Dieu dit dans la sourate Al-Baqara, verset 45 : « Cherchez du réconfort dans la patience et la salât ! Sans doute la salât est lourde tâche, mais pas pour les humbles. » Qui sont ces humbles, ces khshi'in qui de délectent tant de la prière ?

Comment comprendre ces propos d'un dévot célèbre : « Je jure par Dieu ! Les adeptes de la nuit éprouvent plus de satisfaction dans leurs prières que les adeptes des loisirs durant leurs divertissements. »

Comment ne pas être bouleversé par cette parole du Prophète (saws) : « Il m'a été fait aimer de votre monde le parfum et les femmes. Mais mon bien-être, je le trouve dans la prière. »


Qu'es –ce que le Khushu ?

Le Khushü du point de vue linguistique signifie l'avilissement.

En religion, c'est un sentiment profond d'humilité inspiré par l'amour de Dieu et par sa crainte révérencielle, sentiment qui engendre l'attendrissement du cœur et l'apaisement de l'esprit.

Dieu dit dans la Saint Coran : « les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on évoque Dieu ; ceux dont la foi augmente quand Ses versets leur sont récités, et qui placent leur confiance en leur Seigneur... ».

Abu Hurayra rapporte que le prophète (saws) a dit : « Priez Dieu avec la conviction d'être exaucés. Sachez que Dieu ne satisfait pas la prière qui émane d'un cœur détaché. » Pour cette raison, celui-là se verra jeter sa prière sur son visage au jour dernier.

Petite anecdote :

On raconte qu'un avare avait tellement bien caché son argent qu'il oublia lui-même la cachette. Désorienté, il partit consulter l'imam afin qu'il lui suggère une idée ! l'imam lui dit : « C'est simple. Fais tes ablutions correctement puis va à la mosquée et accomplis une prière avec un profond recueillement. Ainsi, tu te rappelleras en cours de prière où tu as caché ton argent. » L'homme fit comme indiqué et il se remémora effectivement en cours de prière la fameuse cachette. Il partit de suite chez l'imam pour le remercier du conseil puis lui dit : « Mais comment l'as-tu su ?! » L'imam lui répondit : « Je sais pertinemment que le Diable s'efforce de nous barrer le chemin du Paradis quitte à nous donner les trésors de ce monde. »

Ces histoires soulignent la grande difficulté d'atteindre le khushu dans la prière !!

Le khushu des dévots

Aisha rapporte que le prophète (saws) veillait ses nuits dans la prière au point que ses pieds se gerçaient ! Et lorsqu'on lui disait « Pourquoi te forces-tu ainsi alors que Dieu t'a tout pardonné ?! » Il rétorquait : « n'est-il pas légitime que je sois un serviteur reconnaissant ? ».
Ainsi rapporte t-elle qu'il restait la nuit littéralement prosterné dans ses prières le temps qu'on lise une cinquantaine de versets.

Questionnée sur la chose la plus remarquable qu'elle ait vu du prophète (sws), A'isha raconte qu'une nuit, après qu'il fit ses ablutions, il se mit en prière et ne cessa de pleurer au point de mouiller ses vêtements puis le sol de l'oratoire ; et lorsque Bilal vint lui demander l'obligeance de les guider dans la prière de l'aube, il le trouva toujours en larmes. « Tu pleures, Ô messager de Dieu – lui dit-il- alors –N'est-il pas légitime que je sois un serviteur reconnaissant ? cette nuit, un sublime verset m'a été révélé : « en vérité, dans la création des cieux et de la Terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d'intelligence... ».

Plusieurs exemples viennent confirmer que la prière et plus généralement les actes de dévotion des musulmans de nos jours sont bien loin de ce qu'ils devaient être en terme de concentration et de compréhension.

On raconte qu'un compagnon nommé 'Orwa Ibn Az-zoubayr avait une maladie à son pied (une gangrène) et on devait lui amputer alors on lui a proposé de le droguer pour qu'il ne sentent rien, mais il refusa. On lui proposa alors de le frapper sur la tête pour l'assommer, mais c'était trop dangereux parce qu'il risquait la mort puisqu'il était très vieux. Ne sachant que faire, on lui demanda une solution et il répondit : « Laissez-moi prier, lire, méditer, m'incliner puis attendez que je me prosterne puis faites de mon pied ce que vous voulez ». Ils firent comme il a dit et attendirent qu'il se prosterne et à ce moment, le médecin commença à lui amputer son pied. Il ne criait pas, il ne faisait que dire « La ilaha illa Lah » (Il n'y a pas de divinité sinon Allah) « Astaghfirou Lâh » (je demande pardon à Allah) « Alhamdou lilah » (louanges à Allah) « Allahou Akbar » (Allah est plus Grand). Puis le sang coulait de plus en plus et on apporta de l'eau bouillante pour l'arrêter et à ce moment, 'Orwa s'évanouit. Quand il se réveilla, il dit : « Par Allah, je n'ai rien éprouvé comme douleur jusqu'à ce que l'eau bouillante touchât mon pied ».

Abû Hurayra rapporte que le prophète (saws) a dit : « lorsque le muezzin fait l'adhan, le diable s'enfuit en hurlant pour ne pas entendre l'appel, puis lorsque celui-ci prend fin, il revient. Ensuite, lorsque le muezzin fait l'iqâma, il s'enfuit de nouveau, puis lorsque cette dernière est finie, il revient pour perturber la concentration du fidèle : « rappelle-toi ceci- lui souffle t-il _ rappelle-toi cela ». Il lui fait rappeler des choses dont il ne se souvenait plus au point de lui faire oublier le nombre de rakk'â déjà accomplie ! Si l'un de vous est ainsi perturbé dans sa prière qu'il fasse alors 2 prosternations en étant assis. »

Dans un hadith, le prophète (saws) explique : lorsque le fidèle, pendant la lecture du coran lit un verset qui ordonne de se prosterner, se prosterne, le diable se retire en pleurant et dit : « malheur à moi ! l'homme s'est soumis à l'ordre de se prosterner et il aura en récompense le Paradis ; et moi j'ai refusé de me soumettre et j'aurai en retour l'Enfer. »

La majorité des juriste concluent que si l'Homme a des doutes dans sa prière veut refaire celle-ci pour bénéficier des faveurs du khushu alors il est en droit de la refaire ; mais s'il ne la refait pas, il n'est pas comparable à celui qui délaisse la prière.

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