30 janvier 2011

la lecture du Coran

Au cœur pur, à chaque instant, la lecture du Coran apporte une compréhension nouvelle enrichissant la précédente, toutes les significations y étant inscrites dès l'origine. Les Paroles de Dieu ne changent pas, rien «ne peut se substituer » à elles (Coran X, 64) mais elles sont inépuisables (Coran, XXXI, 27), une totalité englobante qu'on ne peut réduire à sa chétive mesure individuelle, à l'aveuglement d'un cœur noir - dans le miroir de la Vérité, on ne reflète que sa propre âme : jamais une âme ne verra le beau sans être belle- ou encore aux élucubrations mentales de celui dont la lecture ne dépasse pas la gorge comme a dit le Prophète; pour ceux là, la descente (nuzûl) est cachée par leur nature individuelle opaque.« Cela c'est le Coran qui descend sur les langues et non sur les cœurs. Dieu a dit au contraire, à propos de celui qui goûte cette descente : « L'Esprit fidèle est descendu avec lui (le coran) sur ton cœur » (Coran XXVI, 193) C'est à ce dernier que la descente fait éprouver une douceur incommensurable qui excède toute jouissance. Lorsqu'il l'éprouve, il est (véritablement) celui sur qui est descendu le Coran toujours nouveau. La différence entre ces deux types de descente, c'est que, si le Coran descend sur le cœur, il apporte avec lui la compréhension : l'être en question a la connaissance de ce qu'il récite même s'il ignore la langue de la Révélation… il sait ce que ces mots signifient dans sa récitation et au moment même où il les récite. La station du Coran et sa demeure étant ce que nous disons, il en résulte que chacun trouve en lui ce à quoi il aspire. C'est pour cette raison que le shaykh Abou Madyan disait : l'aspirant (al-murîd) n'est véritablement tel que lorsqu'il trouve dans le Coran tout ce à quoi il aspire. Toute parole qui ne possède pas cette plénitude n'est pas réellement Coran. Lorsque le Coran, qui est un attribut divin -et l'attribut est inséparable de ce qu'il qualifie- descend sur le cœur, c'est donc Celui-là même dont le coran est la Parole qui descend avec lui. Dieu a dit que le cœur de son serviteur croyant Le contient (hadith qutsî)) : c'est en cette descente du Coran dans le cœur du croyant que consiste la descente divine dans le cœur […]Le serviteur dont le regard intérieur (al-basîra) est illuminé -celui qui est dirigé par une lumière de Son Seigneur (Coran XXXIX, 22)- celui-là obtient chaque fois qu'il récite un verset une compréhension nouvelle distincte de celle qu'il avait obtenue pendant la récitation précédente et de celle qu'il obtiendra pendant la récitation suivante. Dieu a répondu à la demande qu'il Lui a adressée en disant « ô mon Seigneur, augmente-moi en science ! (Coran XX, 114). Celui dont la compréhension est identique lors de deux récitations successives est perdant. Celui dont la compréhension est nouvelle à chaque récitation est gagnant. Quant à celui qui récite sans rien comprendre, que Dieu lui fasse miséricorde!»
"Seconde.Minute"

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