La fraternité des croyants est une fraternité vivante, agissante. Elle se veut amour, entraide, compassion, secours, solidarité… Elle est présente dans l’heur comme dans le malheur. S’aimant dans l’Amour de Dieu et de Son Prophète, les croyants forment un même édifice, un même corps. Qu’une joie ou une peine atteigne un seul d’entre eux, et les voilà qui s’en ressentent. Le Prophète les a comparés au corps humain. Si une seule partie de ce dernier est malade, tout le reste souffre de fièvre et d’insomnie. Il les a aussi représentés comme les pierres d’une construction qui se renforcent et se soutiennent mutuellement. L’Apôtre de Dieu dit en effet : ’Le musulman est un frère pour le musulman. Il n’est pas injuste envers lui, il ne l’abandonne pas (à ses ennemis), il ne le méprise pas. Suffit comme péché pour l’homme de mépriser son frère musulman. Le musulman est entièrement sacré pour le musulman : son sang, son bien, son honneur’. Les uns pour les autres, les croyants constituent des miroirs, des lumières secourables. En se conseillant mutuellement, en fermant les yeux sur les petits défauts et travers de chacun, en évitant de se faire du tort et de la peine, ils augmentent en force et en puissance, inspirent crainte et respect à leurs ennemis. Et il y a aussi pour eux une excellente façon de se porter secours : s’empêcher mutuellement de faire du mal. Un jour, l’Envoyé de Dieu - subtil et éminent éducateur - dit à quelqu’un : ’Porte secours à ton frère, qu’il soit injuste ou opprimé!’ Cette formule était le slogan des Arabes antéislamiques, et l’homme auquel parlait l’Apôtre ne pouvait donc que s’en étonner en bon croyant. ’O Envoyé de Dieu!, répliqua-t-il, nous avons su comment lui porter secours quand il est opprimé, mais comment donc quand il est injuste!?’. ’En l’empêchant de l’être’ ! lui répondit-il. Ainsi donc doit agir la vraie fraternité de l’Islam. Sans peur, ni reproche, ni complaisance. Vérité et justice avant tout, même (et surtout) quand il y a litige entre un musulman et un non musulman. Pour illustrer la véritable image de l’Islam dans sa beauté native. Les croyants ont plusieurs droits les uns sur les autres : s’adresser et se rendre le salut, répondre à l’invitation en cas de fête, rendre visite au malade, assister aux obsèques, etc. Plus frères, plus croyants encore seront ceux qui partageront la nourriture et toutes les choses nécessaires de la vie, quand cela s’impose.
On sait qu’au début de l’Hégire le Prophète avait établi des liens de fraternité entre les Mouhâdjirîn (émigrés mecquois) et les Ançâr (musulmans médinois). L’histoire nous a conservé de cette fraternité des exemples de dévouement, d’amour et de sacrifice tout à fait remarquables. ’La nourriture d’une personne suffit à deux…’, dit le hadith.
Le couronnement de cette fraternité, c’est l’Amour en Dieu, degré suprême de la foi. Car le vrai croyant aime (et déteste) pour Dieu. Loin de toute autre considération mondaine. Arrivé à ce stade ultime, il pourra déguster la saveur de la foi, se complaire dans le réconfort de sa fraîcheur…
Et dans ce vaste champ de fraternité et de solidarité, l’émulation reste de mise : ’Lorsque deux êtres s’aiment en Dieu, le plus cher d’entre eux, aux yeux de Dieu, c’est celui qui aime le plus ardemment son compagnon’, rapporte
Transcendant majestueusement les appartenances raciales, ethniques, linguistiques et autres, l’Islam, religion de la soumission volontaire à Dieu Seul et sans associé, renouvelle dans la foi pure et originelle la fraternité initiale de tous les fils d’Adam et Eve.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire