15 juillet 2010

Fatima Az-Zahrâ, La Resplendissante

Fatima était la cinquième enfant du Prophète Mohamed (QSSL) et de sa femme Khadîdjah - qu'Allah l'agrée. Elle naquit alors que son respecté père avait commencé à passer de longs moments de solitude dans les montagnes entourant Makkah, méditant et réfléchissant aux grands mystères de la création.
C'était le moment, avant que le Prophète Mohamed (QSSL) ne commence à recevoir la Révélation, où sa soeur aînée, Zayneb, épousa son cousin al-Âs Ibn Ar-Rabîah. Puis suivit le mariage de ses deux autres sœurs, Rouqayyah et Oum Koulthoum, avec les fils d'Abou Lahab, l'oncle paternel du Prophète (QSSL). Abou Lahab ainsi que sa femme Oum Jamil étaient devenus des ennemis jurés du Prophète (QSSL) au tout début de sa mission publique.

La petite Fatima vit alors ses soeurs quitter la maison l'une après l'autre pour vivre avec leurs époux. Elle était trop jeune pour comprendre la signification du mariage et les raisons pour lesquelles ses soeurs devaient quitter la maison. Elle les aimait beaucoup et fut triste et solitaire après leur départ. On dit qu'un certain mutisme et une douloureuse tristesse l'envahit alors.
Bien entendu, même après le mariage de ses sœurs, elle n'était pas seule dans la maison de ses parents. Barakah, l'esclave d'Aminah, la mère du Prophète (QSSL), qui était avec le Prophète (QSSL) depuis sa naissance, Zayd ibn Harithah - qu'Allah l'agrée - et Ali, le jeune fils d'Abou Tâlib faisaient tous partie de la famille de Mohamed (QSSL) à cette époque. Et bien sûr, il y avait sa mère affectueuse, Khadîdjah.
En sa mère et en Barakah, Fatima trouva énormément de soulagement et de réconfort. En Ali, qui n'avait que deux ans de plus qu'elle, elle trouva un frère et un ami, qui d'une manière ou d'une autre prenait la place de son propre frère Al-Qâsim, mort en bas âge. Son autre frère, Abdallah, connu comme 'le bon et le pur', qui naquit après elle, mourut également en bas âge. Pourtant dans aucune des personnes composant la famille de son père, Fatima - qu'Allah l'agrée - ne trouva le plaisir insouciant et la joie qu'elle trouvait avec ses soeurs. Elle était une enfant exceptionnellement sensible pour son âge.



A l'âge de cinq ans, elle apprit que son père était devenu «Rasoul Allah», le Messager de Dieu (QSSL). Sa première obligation était de transmettre la bonne nouvelle de l'Islam à sa famille et à ses proches relations. Ils devaient adorer Dieu Tout Puissant Seul. Sa mère, qui était un puissant appui et soutien, expliqua à Fatima ce que son père devait faire. A partir de ce moment, elle devint plus étroitement lié à lui et éprouva un amour profond et durable pour lui. Souvent elle marchait à ses côtés, à travers les rues étroites et les sentiers de Makkah, visitant la Kaabah, s'occupant des secrètes réunions des premiers musulmans à avoir accepté l'islam et à avoir prêté allégeance au Prophète (QSSL).
A une autre occasion, Fatima était avec le Prophète (QSSL) alors qu'il faisait le «Tawâf» autour de la Kabah. Une foule de Quraysh se réunit autour de lui, le saisirent et essayèrent de l'étrangler avec ses propres vêtements. Fatima cria et appela à l'aide. Abou Bakr - qu'Allah l'agrée - accouru et réussit à libérer le Prophète (QSSL). Il implorait alors : 'Tueriez-vous un homme qui dit: 'Mon seigneur est Allah'. Au lieu de baisser les bras, la foule se tourna vers Abou Bakr - qu'Allah l'agrée - et commença à le battre jusqu'à ce que le sang coule de sa tête et de son visage.

Khadîdjah - qu'Allah l'agrée, 'la croyante et l'affectueuse', mourut peu après. Avec sa mort, le Prophète et sa famille perdirent une de leur plus grande source de réconfort et de force qui les avait soutenus à travers les moments difficiles. L'année pendant laquelle la noble Khadîdjah - qu'Allah l'agrée, puis ensuite Abou Tâlib, moururent, fut appelé l'année de la tristesse. Fatima, à présent une jeune fille, fut vivement attristée par la mort de sa mère. Elle pleura des larmes amères et pendant quelques temps fut si frappée par la douleur que sa santé se détériora. On craignit même qu'elle ne meure de chagrin.

Bien que sa sœur aînée, Oum Koulthoum, demeurait dans la même famille, Fatima réalisa qu'elle avait maintenant une grande responsabilité avec le décès de sa mère. Elle ressentait qu'elle devait donner à son père un soutien encore plus fort. Avec une tendresse affectueuse, elle se dévoua pour veiller à ses besoins. Elle fut si soucieuse par le bien-être de son père qu'on commença à l'appeler Oum Abi-ha, la mère de son père.
Elle lui apportait ainsi un soulagement et un réconfort pendant les moments d'épreuve, de difficulté et de crise. Souvent les épreuves étaient trop pour elle.
Une fois, à cette époque, une foule insolente amoncela de la poussière et de la terre sur la gracieuse tête de Muhammad. Quand il rentra à la maison, elle pleura abondamment et essuya la poussière de la tête de son père. 'Ne pleure pas' dit-il ' qu'Allah protège ton père'.
Le Prophète avait un profond amour pour Fatima, il dit une fois : 'Quiconque plait à Fatima plait en réalité à Dieu, et quiconque cause sa colère cause en réalité celle de Dieu. Fatima - qu'Allah l'agrée - est une partie de moi. Ce qui lui plait me plait aussi, et ce qui l'a met en colère me met aussi en colère'
Il dit aussi : 'Les meilleures femmes au monde sont au nombre de quatre : la vierge Marie, Âsiyâ la femme de Pharaon, Khadîdjah - qu'Allah l'agrée- la mère des croyants, et Fâtimah - qu'Allah l'agrée- la fille de Mohamed. Fatima acquit ainsi une place d'amour et d'estime dans le cœur de son père, qui n'était occupé que par sa femme Khadîdjah. On donna à Fatima le titre de Az-Zahrâ, ce qui signifie la Resplendissante, en rapport avec son visage radieux, qui semblait diffuser de la lumière. On dit que lorsqu'elle se levait pour la prière, le mihrab reflétait la lumière de son visage. On l'appelait aussi Al-Batoûl, en raison de son ascèse. Au lieu de passer son temps en compagnie d'autres femmes, elle passait beaucoup de son temps en prière, à lire le Coran ou à d'autres actes d'adoration (ibâdah)
Fatima avait une forte ressemblance avec son père, le Messager de Dieu. (Aïcha, l'épouse du Prophète, dit d'elle: 'je n'ai jamais vu une créature de Dieu qui ressemblait davantage au Messager de Dieu dans son langage, sa conversation et sa façon de s'asseoir que Fatima - qu'Allah l'agrée.
Quand le Prophète la voyait s'approcher, il l'accueillait, se levait et l'embrassait, la prenait par la main et la faisait asseoir à l'endroit où il était assis. Elle faisait de même quand le Prophète venait vers elle.

Fatima émigra à Medine quelques semaines après le Prophète. Elle y alla avec Zayd ibn Harithah, qui fut renvoyé par le Prophète à Makkah pour amener le reste de la famille, dont Fatima et Oum Koulthoum, Sawdah, la femme du Prophète, la femme de Zayd, Barakah et son fils Oussama. Pour voyager avec le groupe il y avait également Abdallah le fils d'Abou Bakr, qui accompagnait sa mère et ses sœurs, Aïcha et Asma.

A Madine, Fatima vivait avec son père dans la simple demeure qu'il avait construite, jouxtant la mosquée. En l'an 2 de l'Hégire, elle reçut des propositions de mariage par l'intermédiaire de son père, dont deux furent rejetées. Ali, le fils d'Abou Tâlib, rassembla alors son courage et vint demander sa main au Prophète En présence du Prophète pourtant, il se laissa intimider et perdit sa langue. Il ne quitta pas le sol des yeux et ne put dire un mot. Le Prophète lui demanda alors : 'Pourquoi es-tu venu ? As-tu besoin de quelque chose ?' Ali ne pouvait toujours pas parler alors le Prophète suggéra : 'Peut-être es-tu venu pour demander Fatima en mariage ?' 'Oui' répondit Ali. Selon ce qu'on rapporte, le Prophète dit simplement : 'Bienvenue dans la famille' et cela fut prit comme l'approbation du Prophète par Ali et par les Ansars qui l'attendaient dehors. On rapporte aussi que le Prophète approuva et demanda à Ali s'il avait quelque chose à donner en dot. Ali répondit que non. Le Prophète lui rappela qu'il avait un bouclier qu'il pouvait vendre.
Ali vendit le bouclier à Uthman pour quatre dirhams et pendant qu'il se dépêchait de retourner chez le Prophète pour lui remettre la dot, Uthman l'arrêta et lui dit : «Je te rends ton bouclier comme cadeau de ma part pour ton mariage avec Fatima. Fatima et Ali se marièrent donc probablement au début de l'an 2 de l'Hégire. Elle avait environ 19 ans à ce moment, et Ali en avait environ 21. Le Prophète lui-même dirigea la cérémonie du mariage. Pour le «Walîmah», on servit aux invités des dattes, des figues et une mixture de dattes et de beurre gras appelé hais. Un membre dirigeant des Ansars offrit un bélier et d'autres firent des dons de céréales. Tout Madinah se réjouit.
Pour son mariage, on rapporte que le Prophète offrit à Fatima et à Ali un lit de bois entrelacé de feuilles de palmes, une couverture de lit en velours, un coussin en cuir rempli de fibres de palmes, une peau de mouton, une marmite, une outre en peau et une meule manuelle pour moudre le grain. Fatima quitta pour la première fois la maison de son bien-aimé père pour vivre avec son mari. Le Prophète était clairement inquiet à son sujet et envoya Barakah avec elle au cas où elle aurait besoin d'aide. Aucun doute que Barakah était source de réconfort et de consolation pour elle. Le Prophète pria pour elle:'O Allah, bénit les tous deux, bénit leur maison et bénit leur descendance'. Dans l'humble demeure d'Ali il y avait seulement une peau de mouton en guise de lit.

Fatima accompagna aussi le Prophète quand il fit la Oumrah au cours de la 6ème année de l'Hégire, après le traité d'Houdaybiyyah. L'année qui suivit, elle et sa sœur Oum Koulthoum furent parmi la foule nombreuse de musulmans qui participèrent avec le Prophète à la libération de Makkah. On rapporte qu'en cette occasion, Fatima et Oum Koulthoum visitèrent la maison de leur mère Khadîdjah se rappelèrent les souvenirs de leur enfance et de leur jihad, des longs combats dans les 1ères années de mission du Prophète

Au cours de Ramadhan de la 10ème année, juste avant qu'il n'accomplisse son pèlerinage d'adieu, le Prophète confia à Fatima un secret révélé à personne jusqu'alors:
'Jibril me récitait le Quran et je le lui récitais une fois par an, mais cette année il l'a récité avec moi deux fois. Je suis bien forcé de croire que mon temps est venu'
De retour de son pèlerinage d'adieu, le Prophète tomba gravement malade. Il passa ses derniers jours dans l'appartement de sa femme Aicha. Quand Fatima (venait lui rendre visite, Aicha laissait le père et sa fille seuls ensemble.
Un jour il appela Fatima... quand elle vint il l'embrassa et murmura quelques mots dans son oreille. Elle pleura. Alors il murmura à nouveau dans son oreille et elle sourit. Aicha vit cela et demanda : 'tu pleures et tu ris en même temps Fatima? Que t'a dit le Messager de Dieu?'
'Il me dit d'abord qu'il allait rencontrer son Seigneur dans un court instant et j'ai pleuré.' Il me dit alors : 'Ne pleure pas tu seras la 1ère de ma maison à me rejoindre et là j'ai souris.'
Peu de temps après, le Noble Prophète décéda. Fatima était frappée de chagrin et on la vit souvent pleurer abondamment. Un des compagnons nota qu'il ne vit plus Fatima rire après la mort de son père.
Un matin, tôt, au cours du mois de Ramadhan, 5 mois seulement après la mort du Prophète, Fatima se réveilla semblant exceptionnellement heureuse et pleine de gaieté. L'après-midi, on rapporte qu'elle appela Salma bint Oumays qui veillait sur elle. Elle demanda de l'eau et prit un bain. Elle mit alors de nouveaux habits et se parfuma. Elle demanda ensuite à Salma de mettre son lit dans la cour de la maison. Le visage tourné vers le ciel au-dessus, elle demanda son mari Ali.
Il fut surpris de la voir étendue au milieu de la cour et lui demanda ce qui n'allait pas. Elle sourit et dit : 'j'ai rendez-vous aujourd'hui avec le Messager de Dieu. Ali, qu'Allah l'agrée et honore sa face - pleura et elle essaya de le consoler. Elle lui dit de prendre soin de ses fils Al-Hasan et Al-Housayn et demanda à être enterrée sans cérémonie. Elle fixa à nouveau le ciel, puis ferma les yeux et rendit l'âme.
Fatima - qu'Allah l'agrée, la resplendissante n'avait que 29 ans

Seconde-Minute Team

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