15 juillet 2010

Nafîsah, la petite fille bénie du Messager de Dieu

Cette dame pieuse était une ascète désintéressée des vains ornements d'ici-bas et faisant preuve d'une grande observance d'Allah et d'ascétisme, en prenant pour modèle le maître des fils d'Adam, le Sceau de la Prophétie, Mohamed, paix et bénédiction d'Allah sur lui. Malgré les plaisirs et l'abondance qu'elle pouvait trouver dans la maison de son père le prince de la ville, elle avait opté pour l'ascétisme et une grande simplicité dans la vie. Elle se contentait de peu de nourriture et préférait le jeûne. Elle avait un panier accroché près de l'endroit où elle accomplissait la prière. Lorsqu'elle ressentait faim, elle tendait la main pour en prendre la nourriture. Zaynab, sa nièce, disait : je trouvais chez elle ce qui n'effleurait même pas mon esprit et je ne savais comment elle avait cela. Cela provoqua mon étonnement.

C'est alors qu'elle me dit: ô Zaynab, quiconque fait preuve de droiture avec Allah, l'univers entier est dans sa main ». On rapporta que dans son ascétisme, il n'y avait pas d'excès, et elle ne s'écartait que des ornements d'ici-bas qui risquent de la détourner de sa fin première qui est la Satisfaction d'Allah et le Cheminement vers Sa Majesté. Elle pensait en permanence à la mort et l'au-delà, si bien qu'elle creusa elle même sa tombe et passa son temps à évoquer Dieu et à accomplir les œuvres pies.
Elle fut aussi l'épouse attentionnée, fidèle, accordant ses soins à sa famille, si bien que son époux répétait qu'elle est un bienfait certain de Dieu pour lui et que jamais elle n'a négligé le moindre de ses devoirs envers son mari.
En 193 A.H., notre bien-aimée arriva en Egypte. Sa bénédiction et quelques-uns de ses prodiges (karâmah) furent à peine divulgués, que les habitants d'Egypte se précipitèrent vers la petite fille du Messager cherchant auprès d'elle ses pieuses invocations et sa lumière puisée dans celle de son grand-père. Sa maison ne se vidait que rarement d'une foule qui lui vouait un profond amour. Elle pensa à quitter les lieux pour trouver un endroit calme où elle pourrait se consacra entièrement à l'adoration d'Allâh. Voyant son insistance à partir, les Egyptiens se ruèrent chez le gouverneur d'Egypte, As-Sirrî Ibn Al-Hakam Ibn Youssouf.
Ce dernier se dirigea vers elle et la supplia de faire preuve de générosité en restant parmi eux. Elle dit : « J'avais l'intention de rester parmi vous, sauf que je suis une femme faible, et la foule s'est rassemblée autour de moi et les gens me rendent visite très fréquemment si bien qu'ils m'empêchent de réciter mes awrâds (dhikr composé de vers et d'invocations) et de préparer la Rencontre de l'au-delà. Et ma demeure est si petite pour accueillir cette grande foule et la cour de mon grand-père, l'Elu, paix et bénédiction d'Allah sur lui, me manque énormément ». Il répondit : « ô fille du Messager d'Allah, je me charge de mettre fin à ce dont tu te plains. Je m'emploierai à ton confort et ta satisfaction. Et pour ce qui est de ta petite maison, j'ai une grande demeure à Darb As-Sibâ`, et je prends Dieu pour Témoin en te l'offrant, et en te demandant de bien vouloir l'accepter et ne point me décevoir ». Après un long silence, elle répondit : «je l'accepte de toi ». Puis elle dit : ô Sirrî, que faire de ces grandes foules et assemblées? ».
Il dit: «Tu leur consacres deux jours par semaine pour leurs visites et tu consacres le reste à tes œuvres d'adoration et au service de ton mari. Accorde aux gens le samedi et le mercredi ».





L'Imâm Achafii, qu'Allah lui fasse miséricorde, vint en Egypte. Il fit connaissance d'As-Sayyidah Nafîsah et entretint de relations solides avec elle. Ils avaient en commun leurs efforts pour diffuser la lumière de la religion, chacun à sa manière. L'Imâm Achafii avait coutume de lui rendre visite sur son chemin à la mosquée d'Al-Foustât où il enseignait le savoir et sur son chemin de retour. Pendant le mois du Ramadan, il accomplissait les prières du Tarawîh avec elle, dans sa mosquée (la mosquée d'As-Sayyidah Nafîsah). L'Imâm lui rendait visite en la compagnie de certains de ses amis et disciples, et il insistait, lui qui est un soleil de piété, à ce qu'elle invoque Dieu pour lui en espérant bénéficier de sa bénédiction. Malade, et sentant sa mort prochaine, l'Imam Achafii lui demanda qu'elle fasse la prière du défunt sur lui.

Il mourut en 204 et au passage de son cercueil porté par la foule devant chez elle, elle pria sur lui et les pieux qui assistèrent à cela pensèrent que la prière d'As-Sayyidah Nafîsah sera une miséricorde pour l'imâm.
Zaynab, sa nièce, dit: Ma tante ressentit une douleur le premier jour du mois de Rajab, et elle écrivit donc une lettre à son mari Al-Mou'taman, qui était absent, où elle lui demanda de venir car elle ressentait qu'elle allait bientôt quitter la vie ici-bas au profit de l'au-delà. Elle restait dans sa maladie jusqu'au premier vendredi du mois de Ramadan, où sa douleur fut croissante alors qu'elle jeûnait. Puis Zaynab rajouta: «elle resta dans cet état jusqu'à la 2e décade du mois de Ramadan, usée par la maladie jusqu'à son agonie. Elle commença par la récitation de sourate Al-Anaâm, elle récita jusqu'au verset: «Dis à Dieu, Il inscrivit sur Lui-même la Miséricorde » et son âme noble retourna à Dieu. On dit qu'elle avait perdu connaissance en récitant «Ils ont auprès de leur Seigneur la Demeure de la Paix et Il est leur Allié pour ce qu'ils œuvraient». Zaynab dit: je l'ai alors serrée contre ma poitrine, et elle attesta la parole de la Vérité, et son âme retourna à Dieu, Dieu la choisit pour Sa Proximité, et l'a transférée à la Demeure de l'honneur. Cela fut en 208, après la mort de l'Imâm Achafii de 4 ans». As-Sayyidah Nafîsah avait demandé que ce soit son mari qui se charge d'elle après sa mort. Lorsqu'il arriva de son voyage ce jour, il prépara son cercueil et décida de l'enterrer près de son grand-père, Mohamed, paix et bénédiction de Dieu sur lui. Les habitants d'Egypte le supplièrent de l'enterrer en Egypte et lui ont demandé par Dieu de ne pas l'enterrer ailleurs. Mais il refusa. Ils rassemblèrent une grande fortune et le supplièrent de la laisser parmi eux, mais il refusa. Ils laissèrent l'argent chez lui, et passèrent la nuit un profond chagrin. Lorsqu'il vinrent à lui le matin, ils furent surpris de son comportement: il accepta volontiers de la laisser en Egypte et il leur rendit l'argent. Ils l'interrogèrent sur cela. Il dit: Je vis le Messager d'Allah, paix et bénédiction d'Allah sur lui, en songe et il me dit: «ô Ishâq retourne aux gens leur argent, et enterre la chez eux». Le cœur des Egyptiens s'emplit de joie et leurs voix s'élevèrent avec «Allâhou Akbar».
A sa mort, les gens se sont rassemblés de tous les coins, ils allumèrent les bougies et l'on entendit les pleures dans toutes les maisons. Un voile de deuil et de tristesse s'abattit sur l'Egypte et une grande foule accomplit la prière sur elle et on l'enterra dans la tombe qu'elle avait creusée. Qu'Allâh l'englobe dans sa Miséricorde et qu'Il nous agrée.

Seconde.Minute Team

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire