21 octobre 2008

Erreurs autres que celles déjà mentionnées Part2



27) Ezéchiel dit (XXVl.) : " ce fut la onzième année, au premier du mois, que la parole de l'Eternel vint à moi en ces termes. ... C'est pourquoi ainsi dit le Seigneur : Voici je viens contre toi, Tyr, je ferai monter contre toi des peuples nombreux, comme la mer fait monter ses vagues. ... Car voici que j'amène du nord Nabuchodonosor, roi de Babylone, le roi des rois, avec des chevaux, des chariots, de la cavalerie, et une réunion de peuples nombreux ; ... il fera tomber par le fer tes filles dans les champs, t'entourera de digues, élèvera contre toi des remparts, et disposera contre toi des circonvallations ; il dirigera contre tes murs les coups de son bélier, et il démolira tes tours par ses haches. Le sabot de ses chevaux foulera toutes tes rues ; il fera passer ton peuple par le glaive et il renversera les monuments de ton orgueil ; ... ils pilleront ta richesse, ils feront un butin de ta marchandises, ils démoliront tes murailles ; ils ruineront tes maisons de plaisance, et ils jetteront au milieu de l'eau tes pierres, ton bois et tes décombres ... Je ferai de toi un roc aride ; tu seras un lieu pour étendre les filets, tu ne seras plus rebâtie."

Cependant tout le monde sait que Nabuchodonosor assiégea Tyr pendant treize ans et fit les plus grands efforts pour s'en emparer, mais qu'il ne réussit pas à la prendre et dut lever le siège. le prophète dit plus loin (XXIX) : " Ce fut dans la vingt septième année, le premier du mois, que la parole de l'Eternel fut à moi, savoir . fils de l'homme, Nabuchodonosor, roi de Babylone, a fait faire à son armée un grand travail devant Tyr, toute tête est chauve et toute épaule écorchée ; et il n'y eut ni pour lui ni pour son armée de récompense devant Tyr pour le travail qu'il a exécuté contre elle. C'est pourquoi ainsi dit le Seigneur . Voici que je donne à Nabuchodonosor, roi de Babylone, le pays d'Egypte, et il en emportera la richesse, en pillera le butin et en partagera la dépouille. Ce sera une récompense pour son armée. Pour son salaire, pour ce qu'il a fait, je lui ai donné le pays d'Egypte ". ... Pour dédommager Nabuchodonosor de la prédiction manquée devant Tyr, Dieu lui promet l'Egypte, mais nous ne savons pas si cette seconde promesse a eu le même sort que la première ou si elle a été accomplie. Est-ce ainsi que se réalisent les promesses de Dieu ! Dieu est-il impuissant à dégager sa parole ?

28) On dit dans Daniel (Vlll. l 3) : " et j'entendis un saint qui parlait et un autre saint dit à celui qui parlait . Combien de temps durera la vision du sacrifice journalier, et la violation de la désolation, qui fera fouler le sanctuaire et la force ? Et il me dit . Dans deux mille trois cents jours, et alors le Sanctuaire sera purifié ".

Les interprètes Juifs et Chrétiens des deux sectes ne savent où trouver la confirmation de cette prophétie. La grande majorité voit dans ce passage une allusion à la prise de Jérusalem en 161 av. J.C. par Antiochus, et elle prend le mot jour dans son acception ordinaire. Cette manière de voir a été adoptée par Josèphe, mais on y oppose une objection importante : c'est que l'événement dans lequel le Sanctuaire fut foulé aux pieds n'a duré que trois ans et demi (Josèphe V. 9), tandis que le compte du prophète donnerait six ans trois mois et dix-neuf jours.

lsaac Newton a conclu de cela que la prédiction de Daniel ne se rapportait pas à Antiochus. Dans un travail imprimé à Londres en 1803, Thomas Newton rapporte l'hypothèse que nous avons mentionnée plus haut, et la repousse par les mêmes raisons qu'lsaac Newton ; puis il ajoute que la prédiction se rapporte aux empereurs romains et aux papes. Un écrivain récent. W. Snell Chauney, dans un ouvrage publié en 1 838, et compilé, au dire de l'auteur, sur les travaux de quatre vingt cinq interprètes, ses prédécesseurs, dit, au sujet de ce passage de Daniel :"Déterminer l'époque par où doit commencer le calcul des jours a été considéré chose extrêmement difficile par les savants de toutes les époques. La majorité pense que ce calcul doit commencer à l'une des quatre époques où les rois de Perse promulguèrent les édits pour la libération des Juifs. c'est-à-dire, l'année 536, date de l'édit de Cyrus, ou l'année 518, date de l'édit de Darius, ou 458, date de l'édit adressé à Esdras par Artaxerxès Longue-Main, la septième année de son avènement, ou, enfin, l'année 444, où ce même Artaxerxès, la 20e année de son règne, permit à Néhémie de rebâtir les murailles du Temple et de Jérusalem ; et le mot jour signifie année, et les 2300 années se seraient écoulées, dans le premier cas en 1764 de l'ère chrétienne, dans le second en 1782, dans le troisième en 1 843, et dans le quatrième en 1 856. Les deux premières dates sont déjà passées ; il reste encore la troisième et la quatrième (l'auteur écrivait en l 838) me parait la plus probable des deux restantes.

D'autres comptent les 2300 années de la sortie d'Alexandre pour envahir l'Asie et combattre Darius, ce qui en amènerait la fin à l'an 1966".Cette explication donne lieu à plusieurs objections :

1) Dire qu'il est difficile de déterminer l'époque où doit commencer le calcul des jours c'est absurde. Ces jours ne peuvent compter que du moment de la vision et non d'une époque postérieure.

2) Dire que par le mot jours, le prophète a voulu entendre des années est une explication tout arbitraire. Le mot jour est toujours employé dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament dans son sens ordinaire. Y eût-il même des exemples contraires, ils ne pourraient évidemment être cités comme décisifs. L'emploi du mot jour dans un sens aussi peu ordinaire ne pourrait être considéré que comme une métaphore qui ne saurait faire loi. C'est pour cette raison que la majorité a pris le mot jour dans ces passage au sens littéral, et l'a appliqué à Antiochus, application condamnée par lsaac et Thomas Newton et par d'autres exégètes plus récents, parmi lesquels est Snell Chauncy lui-même.

3) Abstraction faite des deux explications précitées, je dirai que, les deux premières dates ne s'étant pas avérées de son temps, notre commentateur est obligé de les reconnaître fausses. La troisième ( 1843), qu'il déclarait comme plus probable, est, depuis, passée, tout aussi bien que la quatrième, 1856. Il ne reste donc plus que la cinquième hypothèse, celle d'Alexandre, qui doit se terminer en 1966. Mais comme le calcul de cette dernière hypothèse ne repose pas sur des données plus certaines, je présume qu'elle aura le même sort, et ceux qui seront en vie à cette époque, auront, sans doute, l'occasion d'en voir la fausseté comme nous voyons, nous autres, celle des quatre précédentes. En 1 833 de l'ère chrét .( 124S de notre ère) un prêtre de nom de Joseph Wolf vint à Lucknow . il entretenait des opinions analogues à celles que je viens d'exposer, et prétendait que le mot jour dans la prophétie était pour année. et que le terme des 2300 ans devait commencer à compter de la mort de Daniel arrivée en 453 av. J.C., et devait, par conséquent, finir en 1 843 ; il annonçait, donc, que la venue du Christ devait avoir lieu à cette dernière date. Ce révérend missionnaire, dans quelque ravissement extatique produit par les vapeurs des boissons, se serait imaginé d'avoir reçu une inspiration prophétique ! Des discussions eurent lieu entre lui et des savants Musulmans ; mais comme la date qu'il donnait est passée depuis dix sept ans (il semble que notre auteur écrivait son lzhar_elhaqq en 1 860), il n'y a plus lieu de nous occuper de ce rêveur. De plus les commentateurs D'Oyly et Mant disent : Il est difficile de fixer le temps précis où les dates prophétiques commencent, et où elles finissent, jusqu'à ce que les prophéties elles-mêmes s'accomplissent, et les événements en déclarent alors la certitude". Cette explication (prise de Th. Newton) est tout simplement ridicule. Dans ce cas tout aventurier pourrait faire des milliers de prédictions, sans fixer de terme, et dire : "Quand elles seront accomplies vous en verrez l'exactitude". Mais ces Messieurs sont excusables ; ils s'efforcent d'expliquer ce qui est inexplicable parce qu'il est faux dans son origine même ; un proverbe arabe dit : "Le droguiste (le fard} ne peut réparer ce que le temps a gâté".

29) On lit dans Daniel (XII. 11, 12 ) . " Et depuis le temps où le sacrifice continuel sera ôté et où l'abomination qui cause la désolation aura été introduite il y a mille deux cent quatre-vingt-dix jours. Heureux celui qui attend et qui arrive à mille trois cent trente-cinq jours ".

Cette prophétie ne s'est pas plus vérifiée que la précédente ; ni le Christ des Chrétiens, ni le Christ des Juifs n'ont paru à ces dates.

30) Daniel dit (IX. 24) : " Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta Sainte Ville, pour anéantir le crime, mettre fin au péché, expirer l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et la prophétie et oindre le Saint des Saints ".

Il n'y a pas à s'occuper de cette prédiction car aucun Messie n'a paru dans le temps qui y est fixé et le Messie des Juifs n'est pas encore venu. Quant aux subtilités par lesquelles les théologiens ont voulu exploiter ce passage au profit de leur cause elles ne méritent pas qu'on s'y arrête pour les raisons suivantes :

1) Parce qu'on ne peut donner gratuitement au mot jour un sens autre que le sens littéral.

2) En admettant même l'interprétation allégorique, la prophétie ne s'applique à aucun Messie. En effet, depuis l'édit de Cyrus, qui permit aux Juifs de rentrer dans leur patrie, jusqu'à la venue de Jésus Christ, il s'est écoulé à ce que l'on croit, plus de six cents ans, ou, d'après Snell Chauncy, 536 ans. Le compte des soixante-dix semaines, ne donnerait que quatre cent quatre-vingt-dix ans. La prophétie ne peut, donc, s'appliquer au Messie des Chrétiens, et, quant au Messie des Juifs, il n'est pas trop clair qu'elle ne saurait s'appliquer à lui, puisqu'il n'a pas encore paru.

3) En admettant cette interprétation, il faudrait arrêter à Jésus la série des prophètes, et admettre que les Apôtres n'ont pas de mission divine, ce qui est contraire à la croyance chrétienne, selon laquelle les Apôtres sont supérieurs à Moïse et à tous les prophètes hébreux. Pour se convaincre de cette supériorité il suffit de, se rappeler que Judas Iscariote était un de ces hommes inspirés, et pleins du Saint-Esprit.

4) D'après cette théorie, il faudrait admettre aussi la cessation de toute nouvelle vision ou inspiration divine, ce que nos adversaires n'admettent pas, puisqu'ils prétendent que des hommes de bien peuvent encore avoir des visions.

5) Watson rapporte dans le 3ème vol. de ses "Theol. Tracts" une lettre du Dr. Grabe, où il est dit que ce passage "a été altéré par les Juifs, et qu'il est impossible de l'appliquer à Jésus dans l'état actuel du texte hébraïque". Ainsi, d'après l'un des interprètes chrétiens les plus accrédités, le texte actuel, tel que le possèdent les Juifs, n'autorise pas les applications qu'on a voulu en faire, à moins d'accuser les Juifs d'une altération que les Protestants dans tous les cas n'ont pas le droit de leur reprocher. Et si le texte même présente des altérations, quelle autorité peuvent avoir les traductions qui sont faites par les Chrétiens ?

6) Le mot Messie s'applique chez les Juifs à tout roi, bon ou mauvais. Le 17° Psaume dit (50 ) . " auteur de tant de miracles, soutien de la maison de ton Messie David et de ses descendants pour toujours ". De même dans le 131ème Psaume on donne le nom de Messie à David, qui a été un des bons rois d'Israël, et dans le 1er Samuel (XXVI.) ou le donne à Saül qui a été l'un des plus mauvais. " et il dit à ses hommes : A Dieu ne plaise que je fasse pareille chose à mon maître, à l'Oint du Seigneur. ... Je ne mettrai point ma main sur mon Seigneur, car il est l'Oint de l'Eternel ". On trouve la même expression dans le 26e chapitre du même livre et dans le 1er chap. du 2ème Samuel. le mot Messie ne s'applique pas seulement aux rois d'Israël, on le donne aussi à des rois étrangers. On lit dans Isai'e (XLV. 1) : "voilà ce que dit le Seigneur à mon Messie Cyrus que j'ai pris par la main "... Voilà le nom de Messie donné à un roi de Perse qui n'a d'autre mérite que celui d'avoir donné la liberté aux Juifs, et de leur avoir permis de rebâtir le Temple.

33) Dans le 7ème chap. du 2ème Samuel, on lit la promesse que Dieu fit aux Israélites par la bouche du prophète Natan, en ces termes (10, 11) : " Et je ferai une place pour mon peuple Israël, et je l'y établirai, et il suivra la bonne route et ne se laissera plus égarer par les pervers ... Savoir, depuis le jour que j'ai donné des Juges à mon peuple lsraël ".

Dieu promet ici aux Israélites de les établir dans ce lieu, c' est à dire, Jérusalem, et de ne plus permettre à personne de leur faire du mal ni de troubler leur tranquillité. Les Juifs s'établirent bien à Jérusalem, mais les promesses de Dieu restèrent sans accomplissement. Les rois de Babylone envahissent, par trois fois, le territoire juif pillent, saccagent, mettent tout à feu et à sang. D'autres rois les inquiètent, et enfin Titus donne le dernier coup à la nationalité juive, fait périr plus d'un million par le glaive et la faim, prend 97 000 prisonniers ; et leurs descendants son actuellement dispersés dans toutes les parties du monde !

34) Dans le même chapitre ( 12-16), Dieu promet à David, par la bouche de Natan, ce qui suit : " Quand tes jours seront accomplis, que tu seras couché avec tes pères, je maintiendrai après toi ta postérité, qui sortira de toi, et j'affermirai son règne. Lui (ce fils) bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai le trône de son règne à toujours. Je serai pour lui un père, et il sera un fils pour moi ; que s'il commet quelque iniquité, je le châtierai avec une verge d'homme et avec des plaies des enfants des hommes. Mais ma bienveillance ne se retirera point de lui, comme je l'ai retiré de Saül, que j'ai éloigné de devant moi. Ta maison et ton règne seront assurés pour toujours devant toi ; ton trône sera affermi à jamais ".

Cette promesse est rapportée dans les termes suivants par le 1er Chroniques (XXII. 9, 10) : " vois, il t'est né un fils, ce sera un homme de repos, et je lui donnerai du repos de tous ses ennemis à l'entoure, car Salomon sera son nom, et je ferai venir la paix et la tranquillité sur Israël pendant son temps. C' est lui qui bâtira une maison à mon nom, et il me sera un fils, et moi je lui sera un père ; je consoliderai le trône de son royaume sur Israël pour toujours ". Selon cette promesse de Dieu - on ne peut plus formelle - la maison de David devait jouir du pouvoir à Perpétuité cependant, il y a bien longtemps que cette maison ne règne plus.



_________________________ La suite ______________________






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