Le saint Coran abonde de versets qui rappellent l'engouement de l'homme pour la fortune et l'opulence ici-bas, alors qu'il n'attache qu'une importance relative à l'au-delà, oubliant ainsi que la vie éternelle devrait être la première de ses préoccupations.
Cette vérité se retrouve d'ailleurs dans les écritures antérieures au Coran qui dit en substance «Mais vous préférez la vie de ce monde. Et (cependant) l'autre (vie) est meilleure et permanente. En vérité cela est déjà dans les livres anciens, les livres d'Abraham et de Moïse» Sourate LXXXVII, versets 16-19.
Cette vérité se retrouve d'ailleurs dans les écritures antérieures au Coran qui dit en substance «Mais vous préférez la vie de ce monde. Et (cependant) l'autre (vie) est meilleure et permanente. En vérité cela est déjà dans les livres anciens, les livres d'Abraham et de Moïse» Sourate LXXXVII, versets 16-19.
Les prophètes en étaient conscients, et ne manquaient pas de le rappeler. Toutes les législations divines se rejoignent sur ce point. D'autant plus qu'elles visent ensemble à aider l'homme à maîtriser ses impulsions et à discipliner son comportement. Mais l'on s'interroge sur la question de savoir comment elles sont arrivées, toutes, à la conclusion que l'homme a tendance à favoriser la vie matérielle d'ici-bas.
En réalité les messages divins qui ont été révélés pour mettre l'homme sur le droit chemin, ne pouvaient avoir l'impact voulu sur les individus et sur les communautés, qu'en reconnaissant et en agissant sur le vécu quotidien, et donc réel, de leurs destinataires. Or il n'existe pas sur terre une seule communauté qui ait accepté spontanément de donner la prééminence à l'au-delà, par rapport aux choses de la vie. Il s'agit donc d'un aspect de la nature humaine, auquel l'homme ne pourrait rien changer tant que n'interviennent pas les lois divines, facteurs de modération et d'équilibre.
En rappelant l'engouement de l'homme pour les biens matériels, le Coran souligne que «l'homme est certes très ingrat envers son Seigneur. Et de (son ingratitude) Dieu certes est témoin. L'homme aime ardemment les biens de ce monde» Sourate C, (les coursiers), versets 6-8.
Et de préciser «L'amour des choses désirables a été paré (d'attraits) pour les hommes, (passion) pour les femmes, (affection) pour les fils, (rapacité) de posséder de l'or et de l'argent par quintaux bien remplis, des chevaux de race, des troupeaux, des terres cultivables. C'est une jouissance de la vie d'ici-bas. Mais c'est auprès de Dieu qu'est le refuge (le plus beau)»
Sourate 3, versets14.
Selon Al Qortobi c'est par la volonté de Dieu que la nature humaine est marquée pas une telle passion pour ces biens. En fait, explique-t-il, Dieu a tenu à agrémenter la vie de l'homme, en suscitant en lui, une prédisposition et un penchant naturel pour les biens d'ici-bas.
Dans un autre verset, le Saint Coran se réfère à l'attitude de l'âme vis-à-vis des biens matériels: «O vous qui croyez ! Ne manger pas de vos biens, entre vous, en vanité, sauf s'il s'agit d'une affaire commerciale, par consentement mutuel, entre vous ! Ne vous tuez pas ! Allah, envers vous, est miséricordieux « Sourate 4, verset 29.
Dans un autre verset, le Saint Coran se réfère à l'attitude de l'âme vis-à-vis des biens matériels: «O vous qui croyez ! Ne manger pas de vos biens, entre vous, en vanité, sauf s'il s'agit d'une affaire commerciale, par consentement mutuel, entre vous ! Ne vous tuez pas ! Allah, envers vous, est miséricordieux « Sourate 4, verset 29.
Les exégètes semblent être unanimes quant à l'interprétation de ce verset. Certains d'entre eux. Certains d'entre eux, cependant, estiment que se tuer à amasser les biens matériels et à s'attacher à la vie d'ici-bas, ce qui pourrait engendrer sa propre destruction. D'autres exégètes, par contre, y ont vu un commandement aux hommes leur signifiant qu'ils ne devraient pas s'accaparer des biens d'autrui, ce qui causerait leur perte.
Dieu le Très-Haut a doté l'homme d'instinct et de motivations innés qui l'aident à orienter sa vie et à donner un sens à son existence. Chaque instinct agit dans un domaine déterminé; celui de l'engouement de l'homme pour les biens matériels est des plus importants car il pousse l'homme au labeur, à l'acquisition des biens et aux risques qui en découlent. Ce sont là autant de facteurs qui constituent l'essence-même de la vie et le fondement de la civilisation.
Il serait certes superflu de parler ici de l'importance de l'argent et du rôle qu'il joue aussi bien dans la vie quotidienne que dans la civilisation des hommes. En effet nul ne saurait renier le pouvoir de l'argent à notre époque, et les diverses doctrines économiques actuelles s'accordent d'ailleurs à dire qu'il constitue le nerf de la vie.
De même qu'il serait superflu de souligner l'utilité de l'argent dans une société où la matière a subjugué le coeur et la raison des hommes et a dominé la plupart des philosophies. Par contre, ce qu'il faudrait relever en parlant de l'attitude du Coran vis-à-vis des tendances humaines, c'est justement le réalisme avec lequel le Livre Sacré traite cet instinct qui intervient dans un domaine indispensable à la vie.
Le Coran et l'Islam en général ne se sont guère limités à démontrer la valeur des biens dans la vie ici-bas. De nombreux textes sacrés soulignent l'importance des biens dans l'acquisition de la récompense dans l'au-delà : «Les Non-Combattants parmi les croyants, exception faite pour ceux frappés d'infirmité, et les Combattants dans le Chemin d'Allah, de leurs biens et de leur personnes, ne sont point égaux. Allah a promis la très Belle (Récompense, mais) Allah a mis les Combattants au-dessus des Non-Combattants, en (Sa) rétribution immense, dans la hiérarchie (qu'ils occupent), par rapport à Lui (dans Son) pardon et (Sa) grâce. Allah est absoluteur et miséricordieux» Sourate 4, versets 95-96.
Les psychologues ne manquent d'ailleurs pas de souligner que le refrènement des instincts, cette tentative qui consiste à détruire et à étouffer un instinct jugé non conforme à la vie sociale, porte très souvent grave préjudice à l'individu et à la société elle-même, car un instinct refoulé cherche toujours à se manifester sous une autre forme. C'est pour cette raison que le Saint Coran n'a pas essayé de renier ni d'étouffer les instincts de l'homme, de même qu'il n'a désavoué aucune des caractéristiques qui font le tempérament naturel de l'homme.
Le saint Coran a plutôt laissé la voie ouverte au plein épanouissement des penchants et des motivations psychique de l'homme. Ainsi, le Coran reconnaît toutes ces motivations et ne fait obstacle à aucune d'entre elles. Il leur dégage plutôt la voie et leur éclaire le chemin.
C'est ainsi que l'instinct sexuel, par exemple, n'y est pas considéré comme un mal, au contraire, cet instinct est reconnu par le biais du mariage, voire de la polygamie.
Le Coran n'a donc pas inhibé cet instinct mais n'en a pas moins protégé l'individu, et partant, la société de certains excès qui pourraient entraîner des conséquences néfastes et difficilement remédiables.
«N'approchez point la fornication; c'est une turpide et quel mauvais chemin»
Sourate 17, verset 32.
On peut dire autant de l'appropriation des biens en tant qu'instinct humain; le Coran n'en réprime aucun, mais il ne les laisse pas non plus s'exercer anarchiquement et sans bride.
Il leur prescrit plutôt des normes qui leur permettent de s'épanouir à l'abri des embûches et des périls.
La spiritualité préconisée par l'Islam ne consiste nullement à se détourner de la vie d'ici-bas, mais plutôt à transcender les nécessités contraignantes de la vie, à se libérer du joug des passions et à éprouver une satisfaction spirituelle même en cas d'insuccès d'une démarche ou d'un effort laborieux. Le Saint Coran dit: «(Non, c'est) Nous qui avons dispensé entre eux au-dessus de certains (autres), en hiérarchie, afin que les une prennent les autres en servitude. (Mais) la miséricorde de ton Seigneur vaut mieux que ce qu'ils amassent» Sourate 43, verset 32.
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