Le Dr. a écrit ce qui suit, dans un ouvrage qui a été traduit en persan sous le titre de " Kéchful-athar fi-qisas-ambia Béni Israïl" (p. 70) "L'Empereur Julien permit aux Juifs de rebâtir Jérusalem et le Temple, et leur promit qu'il les rétablirait dans leur ancienne patrie. Les Juifs, on le comprend, apportèrent à cette tâche une ardeur égale à celle de Julien lui-même, et commencèrent la construction du Temple. Mais cela était contraire aux paroles de Jésus, et ne put se réaliser malgré le zèle et l'empressement des Juifs, et les encouragements que leur prodiguait l'Empereur. Les historiens païens rapportent que des boules de feu, sorties du sein de la terre et brûlant quelquefois les ouvriers, rendirent la place inaccessible, tellement qu'on fut obligés de renoncer à l'entreprise".
Cette tradition est erronée, ainsi que celle que nous rapporteront plus loin, dans ce chapitre. Thomas Newton dit ( Com. sur les Prophéties, vol. II. pp. 63, 64, éd. de Londres, 1803) : "Omar fut l'un des plus grands conquérants qui aient jamais désolé la terre, et durant un califat de dix ans et demi, il conquit toute la péninsule arabique, la Syrie, la Perse, l'Egypte, assiégea et prit Jérusalem qui se rendit en 637, après un siège prolongé ; il fit aux habitants chrétiens de cette ville des conditions très larges et ne toucha à aucune de leurs églises. Il demanda seulement à l'évêque un emplacement pour y construire une mosquée. L'évêque lui indiqua la roche de Jacob et le site de l'ancien Temple de Salomon ; les Chrétiens avaient rempli ce lieu d'immondices et d'ordures, par dépit pour les Juifs ; Omar en fit faire le déblai en y travaillant de ses propres mains, par dévotion et par respect pour le lieu, exemple qui fut suivi par tous les chefs de son armée ; il y fit élever une mosquée, et c' est la première qui ait été bâtie à Jérusalem, et on dit que c'est là qu'Omar fut tué par un esclave. Le douzième Calife, Abdel-Malek ben-Merwan, agrandit cette mosquée et y ajouta de nouvelles constructions".
Il résulte donc des paroles de Newton que la Mosquée d'Omar est construite sur le lieu même du Temple de Salomon, et cette mosquée subsiste depuis plus de douze cents ans ; comment les paroles, que les Chrétiens attribuent à Jésus, ont-elles pu passer, bien que le ciel et la terre ne soient point passés encore ? Cette prophétie étant aussi rapportée par Marc (XIII. 2), et par Luc (XXI. 6), nous pouvons pour cela compter trois erreurs.
82) On lit dans Matthieu (XIX. 28) : " Et Jésus leur dit : Je vous dis en vérité, à vous qui m'avez suivi, que lorsque le Fils de l'Homme sera assis sur le trône de sa gloire, dans le renouvellement qui doit arriver. vous aussi serez assis sur douze sièges jugeant les douze tribus d'Israël "
Judas lscariote ayant livré Jésus, et étant au nombre des damnés parce qu'il est mort impénitent, comme l'affirment les Chrétiens eux-mêmes, il s'en suit qu'il ne pourra pas occuper le douzième siège.
83) Jean dit (1. 51 ) . " Jésus lui dit aussi : En vérité, en vérité, je vous dis que désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le fils de l'Homme ".
Ces paroles furent prononcées après le baptême, et après la descente du St. Esprit sur Jésus. Rien dans les Evangiles ne montre qu'à la suite de ces deux événements, on ait vu le ciel s'ouvrir et les anges monter et descendre vers Jésus, que la paix soit sur lui ; je ne nie pas que le Christ ait pu avoir lui-même reçu la descente de l'ange de Dieu vers lui ;mais je nie l'ensemble des deux prédictions, c'est-à-dire, que des tiers aient vu les anges monter et descendre vers Jésus, comme il l'aurait promis.
84) On lit dans Jean (III. 13) : "Aucun n'est monté au ciel excepté celui qui en est descendu, le Fils de Dieu qui est au ciel". C'est encore une erreur ; Enoch et Elie sont montés au ciel (Gen. V . 2 Rois 11.).
Fin de la seconde section
85) On lit dans Marc (XI. 23 ) . " Car je vous dis. en vérité, que quiconque dira à cette montagne : Ote-toi de là et je te jette dans la mer, et qui ne doutera point dans son cœur, mais qui croira fermement que ce qu'il dit arrivera, tout ce qu'il aura dit lui sera accordé ".
Il est dit dans le même Evangile (XVI. 17, 18) : " Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru. Ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront de nouvelles langues ; ils prendront les serpents ; et quand ils auront pris quelque breuvage mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront guéris ".
Et dans l'Evangile de Jean (XIV. 12 ) . " En vérité, je vous le dis :Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes. ..."
Jésus affirme ici, et d'une manière générale, sans limitation de temps ni de personne, que quiconque aura la foi pourra remuer les montagnes. Or jusqu'ici nous n'avons point d'exemple que de pareils miracles aient été accomplis. Les savants Protestants reconnaissent qu'après la première génération des Chrétiens, il n'y a plus eu de miracles bien constatés. Nous avons vu aux Indes, des savants Catholiques et Protestants qui, après avoir fait les plus grands efforts pour apprendre notre langue, le dialecte d'Oude ( Urdu ), n'ont jamais réussi à le parler correctement, et ils confondent souvent le masculin avec le féminin et vice versa ; bien loin de pouvoir exorciser les démons, prendre les serpents, boire le poison, ou guérir les malades. Le fait est que les Chrétiens de nos temps n'ont pas en réalité la vraie foi, et c'est pour cette raison qu'ils ne peuvent plus faire de miracles. Je rapporterai ici, d'après "Le Miroir de la Vérité" - (Mir-at-Ussuduq, ouvrage traduit de l'anglais dans le dialecte d'Oude par le Prêtre Thomas lnglis, de la secte Catholique, et imprimé en 1515, pp. 105- 107) - deux faits qui montrent quels résultats ont eus les essais de miracles tentés par les chefs respectés de la secte Protestante :
1) En Décembre 1543, Luther voulu exorciser un enfant, mais il lui arriva ce qui arriva aux Juifs dont il est parlé dans les Actes des Apôtres (XIX. 16), c'est-à-dire, que le diable sauta sur lui et le meurtrit de coups ; l'un des disciples du Réformateur. voyant que le diable avait saisi le maître et menaçait de l'étrangler, voulu s'enfuir, mais la peur l'avait tellement transi, qu'il ne put ouvrir la serrure. et son domestique dut lui passer par la fenêtre une hache avec laquelle il brisa la porte.
2) Calvin induisit un homme appelé Bromius à feindre le mort, et à se laisser ressusciter par lui : il lui recommanda de retenir sa respiration et de rester dans cet état jusqu'à ce que Calvin lui eût dit : "Bromius, lève-toi". Il donna aussi les instructions nécessaires à sa femme pour qu'elle feignît de le croire mort et de le pleurer. Bromius fit le mort et sa femme jeta les hauts cris qui attirèrent les parents et les amis. Sur ces entrefaites Calvin se présenta, et dit à ceux qui pleuraient :"Ne pleurez pas, je le ressusciterai". Après avoir fait les prières d'usage, il prit ." Mais Bromius la main du prétendu cadavre et dit : " Au nom de Dieu lève-toi ne bougea pas ; il était réellement mort, car Dieu l'avait puni de sa ruse. Quand la femme de ce malheureux vit ce qui était arrivé, elle se mit à pleurer sérieusement, et à crier . "Mon mari était vivant, et Calvin l'a induit à faire le mort, et maintenant le voilà froid comme une pierre". Voilà les miracles de leurs grands personnages ! Luther et Calvin étaient cependant considérés, par leurs disciples et leurs adhérents, comme des hommes de bien à l'égal de leur fameux champion Paul. S'il en est ainsi de ces grands chefs que doit-il en être de leurs inférieurs ? De plus, le Pape Alexandre VI., chef de l'Eglise Romaine et vicaire de Dieu sur la terre, selon la croyance des Catholiques, but la coupe de poison, qu'il avait préparée pour un autre, et en mourut. Puisque le vicaire de Dieu sur la terre n'a pas pu résister au poison il n'y a pas à s'étonner si ses inférieurs n'y résistent pas non plus. On voit par ce qui précède que les chefs les plus distingués des sectes chrétiennes sont privés des « signes de la vraie foi ». promis par le Christ à ses fidèles.
86) On lit dans Luc (III. 27) : "Fils de Johanna, fils de Rhéfa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri". Il y a trois erreurs ici :
l) Les noms des fils de Zorohabel se trouvent dans le ler livre des Chroniques (III. 19), et Rhéfa n'y est pas mentionné.
2) Zorobabel est fils de Fedaia et neveu de Salathiel.
3) Salathiel est fils de Jéchonias et non de Néri, d'après Matthieu.
87) Luc dit aussi (III. ) . "Sala, fils de Kaïnan, fils d'Arphaxad", nouvelle erreur, Sala est fils et non petit-fils d'Arphaxad (Gen. XI. ; 1 Chron. 1.). Les traductions n'ont pas chez les Protestants une autorité supérieure à celle du texte hébraïque, on ne peut s'en prévaloir s'il y en a quelques-unes qui corroborent cette erreur de Luc. Les Protestants eux-mêmes soutiennent cette opinion ; et nous autres nous pouvons ajouter que ces traductions, s'il y en a, doivent avoir été altérées à dessein par les Chrétiens pour justifier leur Evangéliste.
88) On lit dans le 2ème chap. de Luc (vers. 1, 2 ) . " En ce temps-là, on publia un édit de la part de César-Auguste, pour faire un dénombrement de tous les habitants de la terre. Ce dénombrement se fit seulement lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie ".
Les mots "tous les habitants de la terre", veulent dire les habitants de tout l'empire romain, ou bien ceux de toute la Palestine. Or aucun des historiens grecs, contemporains de Luc, ou antérieurs à lui de quelques années, ne mentionne ce recensement. Et si quelques écrivains des siècles postérieurs l'on fait, ils ne peuvent qu'avoir copié Luc lui-même. De plus Cyrénius a été gouverneur de Syrie quinze ans après la naissance du Christ. Comment accorder le recensement qui a eu lieu de son temps, et la nativité de Jésus, qui avait eu lieu quinze ans avant ? Ce même Evangéliste avait dit au chap. I. qu'Elisabeth conçut "au temps d'Hérode", et Marie six mois après sa cousine. Marie serait donc restée enceinte quinze ans . Pour faire disparaître cette contradiction, quelques commentateurs ont prétendu que les versets du 11ème chap. cités ici ont été interpolés.
89) On lit dans Luc (III. 1) : " La quinzième année du règne de TibèreCésar, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant tétrarque de Galilée, Philippe son frère tétrarque d'lturée et de la contrée de Trachonite, et Lysanias tétrarque d'Abilène ".
Les historiens reconnaissent qu'il y a ici une erreur, car il est prouvé qu'il n'y avait pas un tétrarque d'Abilène, contemporain de Pilate et d'Hérode, appelé Lysanias.
90) Dans le même Evangile on lit (III. l 9) : " Mais Hérode le tétrarque ayant été repris par Jean au sujet d'Hérodias, femme de Philippe son frère".
Nous avons vu ci-dessus (§ 56) qu'il y a ici une erreur ; les interprètes l'attribuent à une faute de copiste, comme nous le verrons plus loin, mais la faute est bien de Luc.
91) Marc (VI. 17) : " Car Hérode avait envoyé prendre Jean et l'avait fait lier dans la prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe son frère, parce qu'il l'avait épousée ".
Erreur comme on le sait déjà. Les traductions arabes altèrent le texte, et omettent le nom de Philippe. Mais nous sommes si habitués à ces procédés de la part des Chrétiens, que nous ne nous plaindrons pas pour si peu de chose.
92-94) On lit dans Marc (II. 25,26) : " Mais il leur dit : N'avez-vous jamais 1u ce que fit David, quand il fut dans la nécessité, et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu, du temps d'Abiathar, souverain sacrificateur, et mangea les pains de proposition, qu'il n'était permis de manger qu'aux sacrificateurs, et en donna même à ceux qui étaient avec lui ?"
Les mots "ceux qui étaient avec lui" sont une erreur, car David était seul. 2°. Le grand prêtre était Akimélek, et non Abiathar (cf 1 Sam. XXI. 22). Ce sont trois erreurs que Marc a commises, et la troisième est reconnue comme tel le par la majorité des commentateurs, comme on le verra au liv. II.
95-96) Les mêmes mots se retrouvent dans Luc (VI.) : " Ceux qui étaient avec lui ", dit l'Evangéliste, répétant deux fois l'erreur de Marc.
97) La 1ère Epître aux corinthiens (XV. 5) contient ces mots " Christ a été vu de Céphas, ensuite des douze Apôtres ".
Mais Judas étant mort avant cette apparition, le nombre des Apôtres était réduit à onze, c' est pourquoi Marc dit (XVI.) : " Il apparut aux onze comme il étaient à table ".
98-100) Matthieu rapporte (X. 19, 20) ces paroles du Christ : " quand on vous livrera à eux, ne soyez point en peine, ni de ce que vous direz, ni comment vous parlerez ; car ce que vous aurez à dire vous sera inspiré à l'heure même. Ce n'est pas vous qui parlerez, mais c'est l'Esprit de votre père qui parlera par vous ".
Luc dit (XII. 11 ) . " Quand on vous mènera dans le synagogues, et devant les magistrats et les puissances, ne vous mettez pas en peine de quelle manière vous répondrez pour votre défense, ni de ce que vous aurez à dire, car le Saint-Esprit vous enseignera en ce même instant ce qu'il faudra que vous disiez ".
Les mêmes paroles se retrouvent dans Marc XIII. Ainsi d'après les trois Evangélistes, les paroles que les Disciples de Jésus devaient prononcer devant leurs juges leur auraient été inspirées par le SaintEsprit.
Cependant on lit dans les Actes des Apôtres (XXIII. 1 -5) : " Paul ayant les yeux arrêtés sur le conseil, parla ainsi : Mes frères, j'ai vécu jusqu'à présent devant Dieu en toute bonne conscience. Sur cela le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur le visage. Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ; car tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi en commandant qu'on me frappe. Et ceux qui étaient présents lui dirent : lnjuries-tu ainsi le souverain sacrificateur de Dieu ? Paul leur répondit : Mes frères, je ne savais pas que ce fût le souverain sacrificateur, car il est écrit : Tu ne maudiras point le prince de ton peuple ".
Comment Paul que la généralité des Chrétiens, adorateurs de la Trinité, considèrent comme Apôtre, par la mission spéciale, dont il aurait été honoré, et qui se considérait lui-même comme l'égal du Prince des Apôtres, Pierre, - et les Protestants le considèrent comme tel, - comment, dis-je, ce grand saint a-t-il pu se tromper en cette occasion ? Les paroles n'étaient-elles pas toutes inspirées par l'Esprit-Saint d'après la doctrine des Evangélistes ? Le Saint-Esprit pourrait-il se tromper d'après messieurs les Trinitaires ? Nous verrons plus loin au chap. IV. que les savants chrétiens reconnaissent qu'il y a ici une contradiction.
101-102) On lit dans Luc (1V. 25), et dans l'Epître de Jacques (V. 17), " Qu'au temps d'Elie le ciel fut fermé trois ans six mois ". Cependant le 1er ciel fut fermé trois ans six mois".
Cependant le 1er livre des Rois (XVIIl.) nous dit que la pluie tomba la troisième année. Le fait se trouvant dans Luc, comme ayant été dit par Jésus lui-même, et étant répété dans l'Epître de Jacques, cela constitue deux erreurs.
103) Luc rapporte (I.) ces paroles de l'Archange Gabriel à Marie au sujet du Christ : " Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et il n'y aura point de fin à son règne ".
Remarquons :
1) Que Jésus est un des fils de Joachim (Matt. I.) qui ne peuvent pas monter sur le trône de David, d'après Jérémie (XXXVI.).
2) Qu'il ne monta point sur le trône de David et ne régna point sur la maison de Jacob . mais , au contraire, que ce furent les Juifs qui le livrèrent à Pilate, et qui le crucifièrent après l'avoir accablé d'insultes. On sait d'ailleurs (Jean VI.) que Jésus ne voulait point de la royauté ; et ceci eût été une révolte de sa part contre la volonté de Dieu, si ce qu'on a fait dire à Gabriel était vrai.
104) On lit dans Marc (X. 29) : " Et Jésus répondit : Je vous dis en vérité, qu'il n'y a personne, qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou des terres, pour l'amour de moi ou de l'Evangile, qui n'en reçoive dès à présent, dans ce siècle, cent fois autant, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, et des enfants, et des terres, avec des persécutions ; et dans le temps à venir, la vie éternelle ".
Et dans le 18e chapitre de Luc : " Je vous dis en vérité, qu'il n'y a personne, qui ait quitté maison, ou père, ou mère, frère, femme, ou enfant pour l'amour du royaume de Dieu, qui ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci, et dans le siècle à venir la vie éternelle ".
Cette tradition est erronée, ainsi que celle que nous rapporteront plus loin, dans ce chapitre. Thomas Newton dit ( Com. sur les Prophéties, vol. II. pp. 63, 64, éd. de Londres, 1803) : "Omar fut l'un des plus grands conquérants qui aient jamais désolé la terre, et durant un califat de dix ans et demi, il conquit toute la péninsule arabique, la Syrie, la Perse, l'Egypte, assiégea et prit Jérusalem qui se rendit en 637, après un siège prolongé ; il fit aux habitants chrétiens de cette ville des conditions très larges et ne toucha à aucune de leurs églises. Il demanda seulement à l'évêque un emplacement pour y construire une mosquée. L'évêque lui indiqua la roche de Jacob et le site de l'ancien Temple de Salomon ; les Chrétiens avaient rempli ce lieu d'immondices et d'ordures, par dépit pour les Juifs ; Omar en fit faire le déblai en y travaillant de ses propres mains, par dévotion et par respect pour le lieu, exemple qui fut suivi par tous les chefs de son armée ; il y fit élever une mosquée, et c' est la première qui ait été bâtie à Jérusalem, et on dit que c'est là qu'Omar fut tué par un esclave. Le douzième Calife, Abdel-Malek ben-Merwan, agrandit cette mosquée et y ajouta de nouvelles constructions".
Il résulte donc des paroles de Newton que la Mosquée d'Omar est construite sur le lieu même du Temple de Salomon, et cette mosquée subsiste depuis plus de douze cents ans ; comment les paroles, que les Chrétiens attribuent à Jésus, ont-elles pu passer, bien que le ciel et la terre ne soient point passés encore ? Cette prophétie étant aussi rapportée par Marc (XIII. 2), et par Luc (XXI. 6), nous pouvons pour cela compter trois erreurs.
82) On lit dans Matthieu (XIX. 28) : " Et Jésus leur dit : Je vous dis en vérité, à vous qui m'avez suivi, que lorsque le Fils de l'Homme sera assis sur le trône de sa gloire, dans le renouvellement qui doit arriver. vous aussi serez assis sur douze sièges jugeant les douze tribus d'Israël "
Judas lscariote ayant livré Jésus, et étant au nombre des damnés parce qu'il est mort impénitent, comme l'affirment les Chrétiens eux-mêmes, il s'en suit qu'il ne pourra pas occuper le douzième siège.
83) Jean dit (1. 51 ) . " Jésus lui dit aussi : En vérité, en vérité, je vous dis que désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le fils de l'Homme ".
Ces paroles furent prononcées après le baptême, et après la descente du St. Esprit sur Jésus. Rien dans les Evangiles ne montre qu'à la suite de ces deux événements, on ait vu le ciel s'ouvrir et les anges monter et descendre vers Jésus, que la paix soit sur lui ; je ne nie pas que le Christ ait pu avoir lui-même reçu la descente de l'ange de Dieu vers lui ;mais je nie l'ensemble des deux prédictions, c'est-à-dire, que des tiers aient vu les anges monter et descendre vers Jésus, comme il l'aurait promis.
84) On lit dans Jean (III. 13) : "Aucun n'est monté au ciel excepté celui qui en est descendu, le Fils de Dieu qui est au ciel". C'est encore une erreur ; Enoch et Elie sont montés au ciel (Gen. V . 2 Rois 11.).
Fin de la seconde section
85) On lit dans Marc (XI. 23 ) . " Car je vous dis. en vérité, que quiconque dira à cette montagne : Ote-toi de là et je te jette dans la mer, et qui ne doutera point dans son cœur, mais qui croira fermement que ce qu'il dit arrivera, tout ce qu'il aura dit lui sera accordé ".
Il est dit dans le même Evangile (XVI. 17, 18) : " Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru. Ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront de nouvelles langues ; ils prendront les serpents ; et quand ils auront pris quelque breuvage mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront guéris ".
Et dans l'Evangile de Jean (XIV. 12 ) . " En vérité, je vous le dis :Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes. ..."
Jésus affirme ici, et d'une manière générale, sans limitation de temps ni de personne, que quiconque aura la foi pourra remuer les montagnes. Or jusqu'ici nous n'avons point d'exemple que de pareils miracles aient été accomplis. Les savants Protestants reconnaissent qu'après la première génération des Chrétiens, il n'y a plus eu de miracles bien constatés. Nous avons vu aux Indes, des savants Catholiques et Protestants qui, après avoir fait les plus grands efforts pour apprendre notre langue, le dialecte d'Oude ( Urdu ), n'ont jamais réussi à le parler correctement, et ils confondent souvent le masculin avec le féminin et vice versa ; bien loin de pouvoir exorciser les démons, prendre les serpents, boire le poison, ou guérir les malades. Le fait est que les Chrétiens de nos temps n'ont pas en réalité la vraie foi, et c'est pour cette raison qu'ils ne peuvent plus faire de miracles. Je rapporterai ici, d'après "Le Miroir de la Vérité" - (Mir-at-Ussuduq, ouvrage traduit de l'anglais dans le dialecte d'Oude par le Prêtre Thomas lnglis, de la secte Catholique, et imprimé en 1515, pp. 105- 107) - deux faits qui montrent quels résultats ont eus les essais de miracles tentés par les chefs respectés de la secte Protestante :
1) En Décembre 1543, Luther voulu exorciser un enfant, mais il lui arriva ce qui arriva aux Juifs dont il est parlé dans les Actes des Apôtres (XIX. 16), c'est-à-dire, que le diable sauta sur lui et le meurtrit de coups ; l'un des disciples du Réformateur. voyant que le diable avait saisi le maître et menaçait de l'étrangler, voulu s'enfuir, mais la peur l'avait tellement transi, qu'il ne put ouvrir la serrure. et son domestique dut lui passer par la fenêtre une hache avec laquelle il brisa la porte.
2) Calvin induisit un homme appelé Bromius à feindre le mort, et à se laisser ressusciter par lui : il lui recommanda de retenir sa respiration et de rester dans cet état jusqu'à ce que Calvin lui eût dit : "Bromius, lève-toi". Il donna aussi les instructions nécessaires à sa femme pour qu'elle feignît de le croire mort et de le pleurer. Bromius fit le mort et sa femme jeta les hauts cris qui attirèrent les parents et les amis. Sur ces entrefaites Calvin se présenta, et dit à ceux qui pleuraient :"Ne pleurez pas, je le ressusciterai". Après avoir fait les prières d'usage, il prit ." Mais Bromius la main du prétendu cadavre et dit : " Au nom de Dieu lève-toi ne bougea pas ; il était réellement mort, car Dieu l'avait puni de sa ruse. Quand la femme de ce malheureux vit ce qui était arrivé, elle se mit à pleurer sérieusement, et à crier . "Mon mari était vivant, et Calvin l'a induit à faire le mort, et maintenant le voilà froid comme une pierre". Voilà les miracles de leurs grands personnages ! Luther et Calvin étaient cependant considérés, par leurs disciples et leurs adhérents, comme des hommes de bien à l'égal de leur fameux champion Paul. S'il en est ainsi de ces grands chefs que doit-il en être de leurs inférieurs ? De plus, le Pape Alexandre VI., chef de l'Eglise Romaine et vicaire de Dieu sur la terre, selon la croyance des Catholiques, but la coupe de poison, qu'il avait préparée pour un autre, et en mourut. Puisque le vicaire de Dieu sur la terre n'a pas pu résister au poison il n'y a pas à s'étonner si ses inférieurs n'y résistent pas non plus. On voit par ce qui précède que les chefs les plus distingués des sectes chrétiennes sont privés des « signes de la vraie foi ». promis par le Christ à ses fidèles.
86) On lit dans Luc (III. 27) : "Fils de Johanna, fils de Rhéfa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri". Il y a trois erreurs ici :
l) Les noms des fils de Zorohabel se trouvent dans le ler livre des Chroniques (III. 19), et Rhéfa n'y est pas mentionné.
2) Zorobabel est fils de Fedaia et neveu de Salathiel.
3) Salathiel est fils de Jéchonias et non de Néri, d'après Matthieu.
87) Luc dit aussi (III. ) . "Sala, fils de Kaïnan, fils d'Arphaxad", nouvelle erreur, Sala est fils et non petit-fils d'Arphaxad (Gen. XI. ; 1 Chron. 1.). Les traductions n'ont pas chez les Protestants une autorité supérieure à celle du texte hébraïque, on ne peut s'en prévaloir s'il y en a quelques-unes qui corroborent cette erreur de Luc. Les Protestants eux-mêmes soutiennent cette opinion ; et nous autres nous pouvons ajouter que ces traductions, s'il y en a, doivent avoir été altérées à dessein par les Chrétiens pour justifier leur Evangéliste.
88) On lit dans le 2ème chap. de Luc (vers. 1, 2 ) . " En ce temps-là, on publia un édit de la part de César-Auguste, pour faire un dénombrement de tous les habitants de la terre. Ce dénombrement se fit seulement lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie ".
Les mots "tous les habitants de la terre", veulent dire les habitants de tout l'empire romain, ou bien ceux de toute la Palestine. Or aucun des historiens grecs, contemporains de Luc, ou antérieurs à lui de quelques années, ne mentionne ce recensement. Et si quelques écrivains des siècles postérieurs l'on fait, ils ne peuvent qu'avoir copié Luc lui-même. De plus Cyrénius a été gouverneur de Syrie quinze ans après la naissance du Christ. Comment accorder le recensement qui a eu lieu de son temps, et la nativité de Jésus, qui avait eu lieu quinze ans avant ? Ce même Evangéliste avait dit au chap. I. qu'Elisabeth conçut "au temps d'Hérode", et Marie six mois après sa cousine. Marie serait donc restée enceinte quinze ans . Pour faire disparaître cette contradiction, quelques commentateurs ont prétendu que les versets du 11ème chap. cités ici ont été interpolés.
89) On lit dans Luc (III. 1) : " La quinzième année du règne de TibèreCésar, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant tétrarque de Galilée, Philippe son frère tétrarque d'lturée et de la contrée de Trachonite, et Lysanias tétrarque d'Abilène ".
Les historiens reconnaissent qu'il y a ici une erreur, car il est prouvé qu'il n'y avait pas un tétrarque d'Abilène, contemporain de Pilate et d'Hérode, appelé Lysanias.
90) Dans le même Evangile on lit (III. l 9) : " Mais Hérode le tétrarque ayant été repris par Jean au sujet d'Hérodias, femme de Philippe son frère".
Nous avons vu ci-dessus (§ 56) qu'il y a ici une erreur ; les interprètes l'attribuent à une faute de copiste, comme nous le verrons plus loin, mais la faute est bien de Luc.
91) Marc (VI. 17) : " Car Hérode avait envoyé prendre Jean et l'avait fait lier dans la prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe son frère, parce qu'il l'avait épousée ".
Erreur comme on le sait déjà. Les traductions arabes altèrent le texte, et omettent le nom de Philippe. Mais nous sommes si habitués à ces procédés de la part des Chrétiens, que nous ne nous plaindrons pas pour si peu de chose.
92-94) On lit dans Marc (II. 25,26) : " Mais il leur dit : N'avez-vous jamais 1u ce que fit David, quand il fut dans la nécessité, et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu, du temps d'Abiathar, souverain sacrificateur, et mangea les pains de proposition, qu'il n'était permis de manger qu'aux sacrificateurs, et en donna même à ceux qui étaient avec lui ?"
Les mots "ceux qui étaient avec lui" sont une erreur, car David était seul. 2°. Le grand prêtre était Akimélek, et non Abiathar (cf 1 Sam. XXI. 22). Ce sont trois erreurs que Marc a commises, et la troisième est reconnue comme tel le par la majorité des commentateurs, comme on le verra au liv. II.
95-96) Les mêmes mots se retrouvent dans Luc (VI.) : " Ceux qui étaient avec lui ", dit l'Evangéliste, répétant deux fois l'erreur de Marc.
97) La 1ère Epître aux corinthiens (XV. 5) contient ces mots " Christ a été vu de Céphas, ensuite des douze Apôtres ".
Mais Judas étant mort avant cette apparition, le nombre des Apôtres était réduit à onze, c' est pourquoi Marc dit (XVI.) : " Il apparut aux onze comme il étaient à table ".
98-100) Matthieu rapporte (X. 19, 20) ces paroles du Christ : " quand on vous livrera à eux, ne soyez point en peine, ni de ce que vous direz, ni comment vous parlerez ; car ce que vous aurez à dire vous sera inspiré à l'heure même. Ce n'est pas vous qui parlerez, mais c'est l'Esprit de votre père qui parlera par vous ".
Luc dit (XII. 11 ) . " Quand on vous mènera dans le synagogues, et devant les magistrats et les puissances, ne vous mettez pas en peine de quelle manière vous répondrez pour votre défense, ni de ce que vous aurez à dire, car le Saint-Esprit vous enseignera en ce même instant ce qu'il faudra que vous disiez ".
Les mêmes paroles se retrouvent dans Marc XIII. Ainsi d'après les trois Evangélistes, les paroles que les Disciples de Jésus devaient prononcer devant leurs juges leur auraient été inspirées par le SaintEsprit.
Cependant on lit dans les Actes des Apôtres (XXIII. 1 -5) : " Paul ayant les yeux arrêtés sur le conseil, parla ainsi : Mes frères, j'ai vécu jusqu'à présent devant Dieu en toute bonne conscience. Sur cela le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur le visage. Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ; car tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi en commandant qu'on me frappe. Et ceux qui étaient présents lui dirent : lnjuries-tu ainsi le souverain sacrificateur de Dieu ? Paul leur répondit : Mes frères, je ne savais pas que ce fût le souverain sacrificateur, car il est écrit : Tu ne maudiras point le prince de ton peuple ".
Comment Paul que la généralité des Chrétiens, adorateurs de la Trinité, considèrent comme Apôtre, par la mission spéciale, dont il aurait été honoré, et qui se considérait lui-même comme l'égal du Prince des Apôtres, Pierre, - et les Protestants le considèrent comme tel, - comment, dis-je, ce grand saint a-t-il pu se tromper en cette occasion ? Les paroles n'étaient-elles pas toutes inspirées par l'Esprit-Saint d'après la doctrine des Evangélistes ? Le Saint-Esprit pourrait-il se tromper d'après messieurs les Trinitaires ? Nous verrons plus loin au chap. IV. que les savants chrétiens reconnaissent qu'il y a ici une contradiction.
101-102) On lit dans Luc (1V. 25), et dans l'Epître de Jacques (V. 17), " Qu'au temps d'Elie le ciel fut fermé trois ans six mois ". Cependant le 1er ciel fut fermé trois ans six mois".
Cependant le 1er livre des Rois (XVIIl.) nous dit que la pluie tomba la troisième année. Le fait se trouvant dans Luc, comme ayant été dit par Jésus lui-même, et étant répété dans l'Epître de Jacques, cela constitue deux erreurs.
103) Luc rapporte (I.) ces paroles de l'Archange Gabriel à Marie au sujet du Christ : " Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et il n'y aura point de fin à son règne ".
Remarquons :
1) Que Jésus est un des fils de Joachim (Matt. I.) qui ne peuvent pas monter sur le trône de David, d'après Jérémie (XXXVI.).
2) Qu'il ne monta point sur le trône de David et ne régna point sur la maison de Jacob . mais , au contraire, que ce furent les Juifs qui le livrèrent à Pilate, et qui le crucifièrent après l'avoir accablé d'insultes. On sait d'ailleurs (Jean VI.) que Jésus ne voulait point de la royauté ; et ceci eût été une révolte de sa part contre la volonté de Dieu, si ce qu'on a fait dire à Gabriel était vrai.
104) On lit dans Marc (X. 29) : " Et Jésus répondit : Je vous dis en vérité, qu'il n'y a personne, qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou des terres, pour l'amour de moi ou de l'Evangile, qui n'en reçoive dès à présent, dans ce siècle, cent fois autant, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, et des enfants, et des terres, avec des persécutions ; et dans le temps à venir, la vie éternelle ".
Et dans le 18e chapitre de Luc : " Je vous dis en vérité, qu'il n'y a personne, qui ait quitté maison, ou père, ou mère, frère, femme, ou enfant pour l'amour du royaume de Dieu, qui ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci, et dans le siècle à venir la vie éternelle ".
_________________________ La suite ______________________
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