14 octobre 2008

Introduction

Louange à Allah, Seigneur souverain[1] de l’Univers. Que Sa miséricorde et Sa paix soient sur notre Prophète Muhammad, sur sa famille et tous ses Compagnons.
Parler de Muhammad r[2], le Messager de l'Islam, revient à parler de la personnalité la plus influente de tous les temps. Il ne s’agit pas d’une affirmation gratuite. En effet, quiconque lit sa biographie, prend connaissance de sa moralité et ses vertus, se défait de tout fanatisme religieux et des penchants personnels, témoignera de la véracité de notre jugement. Nous prendrons à témoins les impartiaux parmi les non musulmans.
Le Professeur Hassan Ali –qu'Allah lui accorde la miséricorde– dit dans le magazine Nouroul Islam[3] qu’un de ses amis de confession brahmanique lui a dit un jour : «J’estime que le Messager de l'Islam est l'homme le plus grand et le plus parfait de tous les temps. Le Professeur Hassan Ali lui rétorqua : –Pourquoi le Messager de l'Islam est-il, à ton avis, l’homme le plus parfait de l'histoire ? Il répondit : –Parce qu'il rassemblait en lui diverses qualités et conduites morales telles qu'on en a connues chez personne d'autre dans l’histoire universelle : il fut un roi à qui étaient soumises toutes ses contrées. Pourtant, il restait humble et estimait qu’il n’avait aucune part dans cet état des choses. Selon lui, le pouvoir était entièrement entre les mains de son Seigneur.
Il était immensément riche : des chameaux chargés des trésors affluaient de toutes parts à destination de sa capitale. Malgré tout, il restait dans le besoin. On passait des journées entières chez lui sans mettre une marmite au feu. Très souvent, il se ployait sous le coup de la faim.
Il était un grand commandant : à la tête d’une armée peu nombreuse et sous-équipée, il infligeait des défaites cuisantes à des milliers de soldats armés jusqu’aux dents. Cependant, en tant qu’homme épris de paix, il optait pour la signature des accords de paix qu'il respectait loyalement, bien qu'ayant à sa disposition des milliers de Compagnons courageux, valeureux et enthousiastes, tous prêts à se battre individuellement, sans crainte aucune, contre de milliers d'ennemis (ce fut le cas lors de l’expédition d’Al Houdeibya). Il restait tout de même sensible, compatissant et clément. Il s’abstenait, dans la mesure du possible, de verser une seule goutte de sang. Il était préoccupé par les problèmes de l’ensemble de la Péninsule Arabique tout en restant à l'écoute de son foyer, de ses épouses, de ses enfants et des pauvres et indigents musulmans. Il s’attelait à ramener sur le droit chemin les gens qui avaient oublié leur Créateur.
En un mot, c’était un homme préoccupé par le bien-être et l'épanouissement de l'humanité, sans pour autant sombrer dans l'accumulation des biens de ce bas monde. Il se consacrait au plus haut point au culte exclusif d’Allah et toutes ses actions ne visaient qu'à Lui plaire. Il se trouvait dans ce monde mais n’y était pas, parce que son cœur n’était attaché qu’à Allah et à ce qu’Il a agréé. Il ne s’était jamais vengé de personne pour l'avoir personnellement offensé. Au contraire, il implorait le bien en faveur de ses ennemis. Cependant, il ne pardonnait pas aux ennemis d’Allah. Il ne leur donnait aucun répit. Il mettait sans cesse en garde ceux qui obstruent le chemin d’Allah contre le châtiment de la Géhenne.
Dans ce bas monde, il menait une vie ascétique. Il était adorateur et évoquait Allah toute la nuit durant. Il se confiait sans cesse à Lui. On rapporte également qu’il était un soldat valeureux qui se rendait lui-même au front, son épée à la main. C’était un Messager sage, un Prophète infaillible et vainqueur qui conquérait des nations tout entières pour l'amour de Dieu.
Il se couchait sur une natte en feuilles de palmier dattier et son oreiller était rembourré de fibres végétales alors qu’il avait toutes les qualités d’un sultan ou d’un roi des pays arabes. Les gens de sa maison vivaient des situations de misère et de malheur alors qu’il recevait d’importantes richesses venant des quatre coins de la Péninsule Arabique.
Un jour, alors que se trouvaient des troupeaux de chameaux sur l’esplanade de sa mosquée, Fatima, sa fille chérie, vint le trouver pour se plaindre des douleurs qu'elle ressentait aux bras, du fait de l'utilisation du moulin à bras, et de la marque laissée par le transport de l'outre sur son corps. Bien qu'à ce moment-là il était en train de distribuer aux musulmans les captifs et captives de guerre qu’Allah leur avait fait gagnés, le Messager r ne se contenta que d'invoquer Dieu en faveur de sa fille et de lui apprendre comment le faire elle-même.
Dans le même ordre d'idées, en promenant son regard dans son appartement un jour, son Compagnon Oumar[4] t[5] ne trouva qu’une natte de paille, sans literie, sur laquelle s’était couché le Messager r. Ladite natte avait même laissé des traces sur son flanc. Il n’y avait en tout et pour tout dans sa maison que la mesure d’un sâ’a d’orge dans un récipient en plus d’une vieille petite outre d'eau accrochée à un pieu. C’est tout ce que possédait le Messager d’Allah r le jour où la moitié des Arabes s’étaient soumis à lui. Lorsqu’Oumar t vit tout cela, il ne put s’empêcher de verser les larmes. Le Messager d’Allah r lui demanda alors : « Pourquoi pleures-tu ? – Ô Envoyé d’Allah, répondit-t-il, j’essaie juste d’établir un parallèle entre ta situation et celle de Chosroês et César qui savourent toutes sortes de plaisir dans ce monde. Pourquoi pas toi qui es l’Envoyé d’Allah de surcroît ? –N’es-tu donc pas satisfait, répliqua-t-il, qu’ils aient les biens de ce bas monde, et que, nous, nous ayons ceux de la vie future ? »
En compagnie d'Al Abbas (l’oncle du Prophète r), Abû Soufyan encore hostile à l'Islam observait les combattants musulmans précédés par plusieurs étendards lorsque le Messager d’Allah r et son armée assiégèrent la Mecque pour la conquérir. Abû Soufyan prit alors peur de l'immensité de la foule de combattants de départ et des tribus musulmanes qui les avaient rejoints pendant qu’ils marchaient sur la vallée de la Mecque comme un torrent envahissant que rien ni personne ne pouvait endiguer. Il dit alors à son compagnon : « Ô Abbas, ton neveu est devenu un grand roi. Al Abbas lui répondit : – Ceci n’a rien à voir avec la royauté, ô Abû Soufyan ; il ne s’agit que de la prophétie et du message divin ».
Alors qu’il était encore dans le christianisme, Ady At-Tâiy, chef des Taiy et fils du très célèbre Hâtim, qui est un modèle en matière de largesse et de générosité, se présenta un jour à l’assemblée du Messager r. Lorsqu’il vit le respect accordé au Messager r par ses Compagnons, munis de leurs équipements du djihad (tels que les armes et les armures), il eut beaucoup de peine à faire la part des choses entre la prophétie et le pouvoir : il se demanda si celui-ci était le roi des rois ou un Messager parmi les Messagers d’Allah ? Pendant que cette question le préoccupait, une habitante de Médine, pauvre et esclave de son état, vint trouver le Prophète r et lui dit : « Je veux, ô Messager d’Allah, te dire quelque chose en secret. Le Prophète r lui répondit –Dans quelle rue de Médine veux-tu me parler en toute discrétion ? » Puis, il se leva avec elle et résolut son problème. Lorsqu’Ibn Hâtim At-Tâiy vit cette grande modestie du Messager r alors qu’il était parmi ses Compagnons comme un roi majestueux, son illusion se dissipa et la vérité se manifesta clairement devant lui. Il eut dès lors la ferme conviction qu’il s’agissait effectivement d’un message d’Allah. Il se débarrassa de sa croix, puis entra avec les Compagnons du Messager d’Allah r dans la lumière de l'Islam.»
Nous évoquerons des déclarations de certains orientalistes[6] au sujet de Muhammad r. En tant que musulmans, croyant en son message et en sa prophétie, nous n’avons pas besoin de ce genre de références pour nous convaincre de la véracité du message divin. Toutefois, notre démarche s’inscrit dans une double logique :
– celle du rappel et d'avertissement aux musulmans de nom qui se sont détournés de leur Prophète et de ses enseignements. Ainsi pourraient-ils reprendre le chemin de leur religion avec toute la conviction nécessaire ;
– celle de permettre aux non musulmans qui nous liront de comprendre effectivement, de la bouche de leurs coreligionnaires, qui est réellement ce Messager digne de confiance. Peut-être emprunteront-ils la bonne voie qu'est l'Islam.
Que nos lecteurs se débarrassent de tout préjugé en ce qui concerne la recherche de la vérité, fut-elle à travers le présent manuel ou tout autre document islamique.
Puisse Allah ouvrir nos cœurs à la vérité. Qu’Il nous oriente et nous guide dans la bonne voie.

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[1] Le mot arabe, Allah, renferme à la fois le sens de "Dieu" et "divinité". Cependant, Rabb, lui, n’a pas d’équivalent exact en français. Il peut prendre le sens de Créateur, Seigneur, Propriétaire, Maître, Roi, Concepteur, Pourvoyeur, Celui sur qui dépendent toutes les créatures en termes de moyens de subsistance, Celui qui donne et ôte la vie, etc.
[2] Terme arabe qui signifie : "Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui".
[3] Voir Mounir Suleyman An-Nadwy, Ar-rissalah al-Muhammadiyah, pp 114-115
[4] L’un des Compagnons les plus proches du Prophète r et deuxième calife de l’Islam.
[5] Terme arabe qui signifie : « Qu’Allah soit satisfait de lui». Il s’agit d’une formule de prière réservée spécifiquement aux Compagnons du Prophèter.
[6] Il convient de savoir que les orientalistes ont des objectifs divergents lorsqu’ils étudient l'Islam. Parmi eux, il y en a qui ont pour but de rechercher la vérité et en général, Allah leur permet de connaître cette vérité qu’est l'Islam et de la suivre. Il y en a aussi qui étudient l'Islam dans le but de détecter ses points faibles afin de le combattre et le détruire en orchestrant le doute et les fausses accusations.

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